Le Ciel souhaite-t-il la fin des nations ?
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jesabel
Wolf Loup
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Le Ciel souhaite-t-il la fin des nations ?
Pensez-vous que le Ciel souhaite la fin des nations (mondialisation) ?
Qu'en est-il d'un point de vue exégétique et même de source mystique ?
Qu'en est-il d'un point de vue exégétique et même de source mystique ?
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Re: Le Ciel souhaite-t-il la fin des nations ?
ondax a écrit:Pensez-vous que le Ciel souhaite la fin des nations (mondialisation) ?
Qu'en est-il d'un point de vue exégétique et même de source mystique ?
La fin des nations n'a pas été programmée par le ciel; en tout cas à mon sens. L'homme est seul responsable.
Pour la deuxième partie, je laisse la parole à David...
Wolf Loup- Administrateur
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Re: Le Ciel souhaite-t-il la fin des nations ?
Il n'y a rien de programmé je suis d'accord.
On a dans l'ancien testament la tour de Babel.
On a dans l'ancien testament la tour de Babel.
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Re: Le Ciel souhaite-t-il la fin des nations ?
ondax a écrit:Il n'y a rien de programmé je suis d'accord.
On a dans l'ancien testament la tour de Babel.
A mon sens, la tour de Babel est le symbole "imagé", de l’orgueil de l'Homme. Iceleui ayant chuté dans la matière, il a perdu son pouvoir de "créer". Il n'est plus à la semblance de Dieu.
L'Homme = Humanité, est l'image immortelle de Dieu. Mais qui pourra la reconnaître, s'il la défigure lui-même ?
Dernière édition par Wolf Loup le Sam 19 Aoû - 18:45, édité 1 fois
Wolf Loup- Administrateur
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Re: Le Ciel souhaite-t-il la fin des nations ?
la mondialisation pourrait être positive si chaque individu qui la compose agit pour le bien de tous (sans s'oublier lui même). tous nous avons pour devoir d'utiliser nos "talents" (voir la parabole des talents). Avec le temps, cette parable s'impose de plus en plus à moi.
Donc, la fin des nations n'est pas souhaitée. Elle est "permise"....
Donc, la fin des nations n'est pas souhaitée. Elle est "permise"....
jesabel- Messages : 74
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Re: Le Ciel souhaite-t-il la fin des nations ?
jesabel a écrit:la mondialisation pourrait être positive si chaque individu qui la compose agit pour le bien de tous (sans s'oublier lui même). tous nous avons pour devoir d'utiliser nos "talents" (voir la parabole des talents). Avec le temps, cette parable s'impose de plus en plus à moi.
Donc, la fin des nations n'est pas souhaitée. Elle est "permise"....
Le cas échéant, elle le sera au détriment de notre identité, culture, traditions, coutumes, histoire etc. Je ne veux pas de cette société...
Wolf Loup- Administrateur
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Re: Le Ciel souhaite-t-il la fin des nations ?
En quoi pourrait-elle être positive sinon que de proposer un trône à l'antéchrist ?
Invité- Invité
Re: Le Ciel souhaite-t-il la fin des nations ?
ondax a écrit:En quoi pourrait-elle être positive sinon que de proposer un trône à l'antéchrist ?
Il est déjà sur le trône...
Wolf Loup- Administrateur
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Re: Le Ciel souhaite-t-il la fin des nations ?
ondax a écrit:Pensez-vous que le Ciel souhaite la fin des nations (mondialisation) ?
Qu'en est-il d'un point de vue exégétique et même de source mystique ?
" … et Jérusalem sera foulée aux pieds par des nations jusqu'à ce que soient accomplis les temps des nations." (Luc 21:24)
Il ne faut pas confondre les expressions "fin des temps", "fin des nations" et "fin du monde". Cette dernière ne nous concernant pas immédiatement, puisqu'elle aura lieu bien longtemps après le Règne messianique sur la terre, je n'en traiterai pas ici. Il semble d'ailleurs qu'à l'exception d'Ap 20:7, ni l'Ancien Testament, ni le Nouveau, n'enseignent quoi que ce soit sur la fin du Monde. Il en va tout autrement de la "fin des temps", ou "du temps", expression qui connote l'intrusion d'une nouvelle ère dans l'histoire de l'Humanité, celle du Royaume de Dieu sur la terre, dont son Messie sera l'artisan et le garant.
Mais, avant de passer aux signes et aux modalités de cette "fin des temps", qui sera étudiée en son lieu, il convient de tenter de résoudre un dernier problème sémantique. Parmi les diverses expressions de la Fin, il en est une qui intrigue énormément : la "fin du temps des nations". Son élucidation apparaît comme d'autant plus urgente, que, depuis quelques décennies des voix s’élèvent, de plus en plus fréquemment, pour affirmer - avec la plus grande bonne foi, semble-t-il - que la "Fin du temps des Nations" est arrivée. Il se basent généralement sur le seul texte néo-testamentaire où ils croient lire cette expression(Lc 21, 24), alors que le texte parle de "l'accomplissement des temps des nations".
À titre indicatif, voici un échantillon très représentatif de ce genre d'interprétation actualisante. À notre connaissance, cette doctrine a été diffusée, dans les années 60, par un prêtre canadien, au demeurant fort respectable et fervent, fort apprécié des milieux du Renouveau charismatique, le Révérend Père Regimbal, de l'ordre des Trinitaires. Au terme d'une conférence intitulée "La Fin des temps - La Fin du Monde", il déclarait :
Le Père Regimbal a écrit:"Mais Jésus avait aussi annoncé que la ville de Jérusalem serait détruite et que, du Temple, il ne resterait plus pierre sur pierre. Et c'est dans ce contexte que Jésus annonce un fait qui a longtemps échappé à la pensée de l'homme, jusqu'à ce que les faits historiques le vérifient. Allons voir, dans St. Luc, ch. 21, à partir du v. 23 : "Il y aura, en effet, grande détresse dans le pays et colère contre ce peuple (il s'agit du peuple d'Israël). Ils seront passés au fil de l'épée, emmenés captifs dans toutes les nations et Jérusalem demeurera foulée aux pieds par les Païens, jusqu'à ce que soient révolus les temps des Païens". Ce texte était incompréhensible, en fait, tant que les événements de juin 1967 ne viennent les remettre à nos yeux. Nous n'avions pas compris, parce que les événements ne s'étaient pas encore déroulés. Mais, à la lumière de la Guerre des Six Jours, nous voyons clairement que la Terre Sainte, et notamment Jérusalem, ont toujours été foulées aux pieds par les Païens. Depuis Sennacherib, en 701 avec J.C., jusqu'au 6 juin 1967, jamais les Juifs n'avaient été rois et maîtres dans leur pays d'Israël et jamais Jérusalem n'avait été complètement sous la domination des autorités Israélites. C'est pourquoi, ce temps des Nations est une époque, une étape, extrêmement importante dans l'histoire de la Parousie, parce qu'elle ouvre immédiatement ce que la Sainte Ecriture appelle les temps qui sont des derniers... De Jésus au temps des Nations, c'est la cinquième phase et, du temps des Nations jusqu'à la Parousie, la sixième et dernière phase de miséricorde. Cependant, après le retour de Jésus sur la terre des hommes, il régnera à Jérusalem et cette phase se terminera, à la fin du septième jour, la fin de la septième période, par l'eschatologie : la destruction finale."
L'exégèse du P. Regimbal est à peu près la suivante : Jérusalem a été détruite en 70 par Titus et les Juifs ont été emmenés en captivité dans toutes les nations. Cette captivité, ou dispersion, durait encore jusqu'à la Seconde Guerre mondiale, mais a commencé de prendre fin, lors de la création de l'Etat d'Israël, en 1947. En 1967, a eu lieu l'événement capital et "prophétique" : les Israéliens ont repris la ville et l'ont "réunifiée". Un mystère vient de s’accomplir, sous nos yeux, et nous ne l'avons pas compris : les "temps des nations" sont terminés, celui du Royaume messianique et de la Parousie est imminent. Donc, les Juifs vont bientôt se convertir, puisque la fin ne peut avoir lieu sans cette heureuse étape...
On dira peut-être que, cette conclusion, le P. Regimbal ne l'a pas énoncée dans le passage cité. Mais en d'autres écrits, en d'autres cénacles, cela s'écrit, cela se dit, de nos jours, comme si cette doctrine faisait partie du patrimoine prophétique des Ecritures et de la Tradition de l'Eglise, et avec d'autant plus de conviction et d'assurance que les Pasteurs et Docteurs de l'Église se taisent et n'éclairent pas leur troupeau pour lui éviter d'être "ballottés et emportés à tout vent de la doctrine" (Ep 4, 14).
En outre, l'affirmation selon laquelle les temps des nations seraient ceux de la "domination d'Israël par les nations", réputée avoir pris fin en juin 1967 (guerre dite "des Six Jours"), est battue en brèche par un simple examen comparatif de l'utilisation de cette expression dans l'Écriture.
Il s'avère, en effet, qu'elle ne figure qu'en Ézéchiel, sous la forme hébraïque ‘et goyim = 'temps (au singulier) des nations'. Or, goyim = non-juif.
Chez ce prophète, l'expression désigne la brève période eschatologique durant laquelle les impies écraseront, une dernière fois, la force du peuple Saint (Dn 12, 7), avant d'être vaincus par l'Agneau (cf. Ap 17, 14), comme il est écrit (Ez 30, 2-3) : Fils d'homme, prophétise et dis : Ainsi parle LE SEIGNEUR Dieu. Poussez des cris : Ah! Quel jour! Car le jour est proche, il est proche le Jour du SEIGNEUR. Ce sera un jour chargé de nuages, ce sera le temps des nations ('et goyim).
Alors, le peuple juif fidèle à son Dieu et les non-Juifs qui auront lié leur destin au sien auront le sort de Jésus, lorsqu'il dit à ceux qui l'arrêtaient comme s'il était un brigand : "c'est votre heure et la puissance des ténèbres" (Lc 22, 53). Les temps des nations sont donc la période où Dieu livre son peuple à leur puissance déchaînée.
---
@ondax : pour les exégèses, voici quelques sources intéressantes.
La dimension mondiale de la question sociale
Extrait de l'encyclique Populorum progressio de Paul VI, de 1967
http://w2.vatican.va/content/paul-vi/fr/encyclicals/documents/hf_p-vi_enc_26031967_populorum.html
- Spoiler:
- Vers une autorité mondiale efficace
78. Cette collaboration internationale à vocation mondiale requiert des institutions qui la préparent, la coordonnent et la régissent, jusqu'à constituer un ordre universellement reconnu. De tout cœur, Nous encourageons les organisations qui ont pris en main cette collaboration au développement, et souhaitons que leur autorité s'accroisse. "Votre vocation, disions-Nous aux représentants des Nations unies à New York, est de faire fraterniser, non pas quelques-uns des peuples, mais tous les peuples [...]. Qui ne voit la nécessité d'arriver ainsi progressivement à instaurer une autorité mondiale en mesure d'agir efficacement sur le plan juridique et politique ?"( 66 ).
Mondialisation et société
Extrait de l'encyclique Sollicitudo rei socialis de Jean-Paul II de 1987
http://w2.vatican.va/content/john-paul-ii/fr/encyclicals/documents/hf_jp-ii_enc_30121987_sollicitudo-rei-socialis.html
- Spoiler:
- Mais aujourd'hui, étant donné la dimension mondiale qu'a prise la question sociale76, cet amour préférentiel, de même que les décisions qu'il nous inspire, ne peut pas ne pas embrasser les multitudes immenses des affamés, des mendiants, des sans-abri, des personnes sans assistance médicale et, par-dessus tout, sans espérance d'un avenir meilleur: on ne peut pas ne pas prendre acte de l'existence de ces réalités. Les ignorer reviendrait à s'identifier au «riche bon vivant» qui feignait de ne pas connaître Lazare le mendiant qui gisait près de son portail (cf. Lc 16, 1931)77.
Notre vie quotidienne doit tenir compte de ces réalités, comme aussi nos décisions d'ordre politique et économique. De même, les responsables des nations et des Organisations internationales, tandis qu'ils ont l'obligation de toujours considérer comme prioritaire dans leurs plans la vraie dimension humaine, ne doivent pas oublier de donner la première place au phénomène croissant de la pauvreté. Malheureusement, au lieu de diminuer, le nombre des pauvres se multiplie non seulement dans les pays moins développés, mais, ce qui ne paraît pas moins scandaleux, dans ceux qui sont les plus développés.
Il est nécessaire de rappeler encore une fois le principe caractéristique de la doctrine sociale chrétienne: les biens de ce monde sont à l'origine destinés à tous78. Le droit à la propriété privée est valable et nécessaire, mais il ne supprime pas la valeur de ce principe. Sur la propriété, en effet, pèse «une hypothèque sociale»79, c'est-à-dire que l'on y discerne, comme qualité intrinsèque, une fonction sociale fondée et justifiée précisément par le principe de la destination universelle des biens. Et il ne faudra pas négliger, dans l'engagement pour les pauvres, la forme spéciale de pauvreté qu'est la privation des droits fondamentaux de la personne, en particulier du droit à la liberté religieuse, et, par ailleurs, du droit à l'initiative économique.
43. L'intérêt actif pour les pauvres - qui sont, selon la formule si expressive, les «pauvres du Seigneur»80- doit se traduire, à tous les niveaux, en actes concrets afin de parvenir avec fermeté à une série de réformes nécessaires. En fonction des situations particulières, on détermine les réformes les plus urgentes et les moyens de les réaliser; mais il ne faut pas oublier celles que requiert la situation de déséquilibre international décrite ci-dessus.
A ce sujet, je désire rappeler notamment: la réforme du système commercial international, grevé par le protectionnisme et par le bilatéralisme grandissant; la réforme du système monétaire et financier international, dont on s'accorde aujourd'hui à reconnaître l'insuffisance; le problème des échanges des technologies et de leur bon usage; la nécessité d'une révision de la structure des Organisations internationales existantes, dans le cadre d'un ordre juridique international.
Le système commercial international entraîne souvent aujourd'hui une discrimination des productions des industries naissantes dans les pays en voie de développement, tandis qu'il décourage les producteurs de matières premières. Il existe, par ailleurs, une sorte de division internationale du travail selon laquelle les produits à faible prix de revient de certains pays, dénués de législation du travail efficace ou trop faibles pour les appliquer, sont vendus en d'autres parties du monde avec des bénéfices considérables pour les entreprises spécialisées dans ce type de production qui ne connaît pas de frontières.
Le système monétaire et financier mondial se caractérise par la fluctuation excessive des méthodes de change et des taux d'intérêt, au détriment de la balance des paiements et de la situation d'endettement des pays pauvres.
Les technologies et leurs transferts constituent aujourd'hui un des principaux problèmes des échanges internationaux, avec les graves dommages qui en résultent. Il n'est pas rare que des pays en voie de développement se voient refuser les technologies nécessaires ou qu'on leur en livre certaines qui leur sont inutiles.
Les Organisations internationales, selon de nombreux avis, semblent se trouver à un moment de leur histoire où les mécanismes de fonctionnement, les frais administratifs et l'efficacité demandent un réexamen attentif et d'éventuelles corrections. Evidemment un processus aussi délicat ne peut être mené à bien sans la collaboration de tous. Il suppose que l'on dépasse les rivalités politiques et que l'on renonce à la volonté de se servir de ces Organisations à des fins particulières, alors qu'elles ont pour unique raison d'être le bien commun.
Les Institutions et les Organisations existantes ont bien travaillé à l'avantage des peuples. Toutefois, affrontant une période nouvelle et plus difficile de son développement authentique, l'humanité a besoin aujourd'hui d'un degré supérieur d'organisation à l'échelle internationale, au service des sociétés, des économies et des cultures du monde entier.
Pour une mondialisation éthique et solidaire
Encyclique Centesimus Annus de Jean-Paul II
http://w2.vatican.va/content/john-paul-ii/fr/encyclicals/documents/hf_jp-ii_enc_01051991_centesimus-annus.html
Maîtriser la mondialisation
Justice et Paix-France analyse la mondialisation dans un texte de 1999, Collection Documents des Églises
https://www.editionsducerf.fr/librairie/livre/7257/maitriser-la-mondialisation
- Spoiler:
- La mondialisation effraie les uns, séduit les autres. Elle n’est pourtant, en elle-même, ni bonne ni mauvaise : elle sera ce que nous en ferons. Allons-nous la vivre selon l’esprit de Babel ou selon l’esprit de la Pentecôte ? Dans un cas, c’est l’uniformisation, avec son cortège de dominations et d’injustices. Dans l’autre, c’est une chance pour un vrai universalisme, fondé sur le respect des différences et des libertés, avec une exigence accrue de solidarité. En complément de sa déclaration, Justice et Paix-France propose, dans une deuxième partie, une série de notes d’approfondissement, rédigées par un expert, qui peuvent éclairer diverses facettes du phénomène « mondialisation ».
La mondialisation, une réalité ambivalente
Conclusions d'une session des Semaines sociales de France de 1996 sur la mondialisation
http://www.ssf-fr.org/keywords_56_keyword-mondialisation.html
Pour un avenir de solidarité et de justice
Extrait d'un document des évêques allemands de 1997 sur la globalisation en Allemagne
http://www.dbk.de/fileadmin/redaktion/veroeffentlichungen/deutsche-bischoefe/db66fr.pdf
Si le spoiler le marche pas, cliquez directement sur le lien db66fr.pdf et cliquez ensuite sur II.1.3. Justice et solidarité
- Spoiler:
- II.1.3 Justice et solidarité
- Principes directeurs de la recherche d'une paix juste (63)
Justice et paix
Le mot-clé de la paix juste souligne le lien profond et intangible qui unit la justice et la paix et dont la tradition biblique se fait expressément le témoin. Dans le conflit avec
l'idéologie communiste et le socialisme appliqué, l'inaliénabilité des droits fondamentaux du citoyen figurait au premier plan. Cette inaliénabilité conservera son importance à l'avenir. Pourtant, après le conflit Est/Ouest, un autre élément passe au devant de la scène. La raison, le Pape l'a indiquée clairement dans sa lettre encyclique "Centesimus Annus" : "La solution marxiste a échoué, mais des phénomènes de marginalisation et d'exploitation demeurent dans le monde, spécialement dans le Tiers-Monde, de même que des phénomènes d'aliénation humaine, contre lesquels la voix de l'Eglise s'élève avec fermeté. Des foules importantes vivent encore dans des conditions de profonde misère matérielle et morale. Certes, la chute du système communiste élimine dans de nombreux pays un obstacle au traitement approprié et réaliste de ces problèmes, mais cela ne suffit pas pour les résoudre. Il y a même un risque de voir se répandre une idéologie radicale de type capitaliste qui refuse jusqu'à leur prise en considération, admettant a priori que toute tentative d'y faire face directement est vouée à l'insuccès, et qui, par principe, en attend la solution du libre développement des forces du marché." (N° 42) Presque dix ans plus tard, nous savons malheureusement que ce pronostic s'est réalisé. Les conséquences sont patentes : désolidarisation à grande
échelle dans un contexte d'injustice croissante, dans un monde marchant irrésistiblement vers la mondialisation. Nous considérons par conséquent qu'il absurde de miser sur la seule déréglementation comme panacée universelle. Ni la société ni l'Etat ni les institutions internationales ne peuvent se démettre de l'obligation de préserver la justice.
(64)
Communauté juridique
La justice signifie certainement plus qu'une simple répartition équitable et qu'une simple égalité des chances. La communauté juridique humaine a très tôt, surtout par le biais des traités internationaux, dépassé le cadre des différentes collectivités et des Etats. Dans la Bible, cette notion transparaît dans l'idée de l'Alliance dans laquelle Dieu s'engage avec son peuple et avec les hommes. Dieu accueille ainsi les hommes dans une communauté de droit fondée par lui et par laquelle il les lie entre eux. L'idée d'un lien volontaire international a aussi fortement influé sur la pensée politique des temps modernes. Si l'on associe ce lien à la réflexion sur l'intérêt commun mondial, il en ressort l'exigence d'un ordre juridique international aux structures permettant de faire respecter le droit. Cette conception est ancrée depuis longtemps dans la doctrine sociale catholique, et fait partie de la réflexion doctrinaire sur la paix. Le Pape Benoît XV avait déjà exigé, en 1917, que la puissance du droit remplace la violence des armes. Dans le même sillage, le Rassemblement œcuménique de Dresde a préconisé la "mise en place progressive et la promotion d'institutions internationales dédiées à la jurisprudence et à la médiation dans 32les litiges internationaux". Il s'agit-là du pilier central d'une politique préventive de la violence.
(65)
Solidarité
Comme la justice, la solidarité provient d'un sentiment d'appartenance à une collectivité, d'une compassion pour autrui et du respect des êtres qui nous entourent. Aujourd'hui, l'existence d'une obligation morale et juridique envers non seulement la justice mais aussi la solidarité devient de plus en plus perceptible. Pour cette raison, l'ampleur de la solidarité exercée dans la pratique en dit long sur le sentiment de solidarité interne de groupe, et sur l'intensité de ce sentiment. Pour la doctrine sociale catholique, l'élan vers une solidarité mondiale est lié au plus près à la pensée que tous les hommes sont les enfants de Dieu, pensée résultant elle-même de ce que Dieu créateur est dans une certaine mesure notre père à tous. Et cet attachement en quelque sorte familial contient en lui-même plus qu'une simple communauté de droit. La solidarité certes a comme la justice le bien des hommes comme objectif, mais comme l'amour, elle se tourne vers ce qui gêne ce bien, même lorsque l'obstacle ne contrevient pas au droit. En d'autres termes : un action solidaire s'adresse en priorité aux personnes qui souffrent. Le réseau de liens solidaires ressemble au flux de chaleur humaine d'une société, raison pour laquelle nous parlons inversement de froideur lorsque la solidarité se raréfie. Par conséquent, pour instiller l'obligation de solidarité universelle, il ne suffit pas de reprendre l'expression "nous voyageons tous dans le même bateau" pour indiquer l'interdépendance de facto croissante au sein de la société mondiale. Une communauté de survivants n'est pas encore synonyme de communauté solidaire, elle peut parfaitement générer des comportements égoïstes du style "sauve qui peut". La solidarité commence là où la violence des armes et la puissance du droit prennent fin, où chacun renonce volontairement à ses intérêts personnels - aussi légitimes soient-ils - et prend cause pour ceux d'autrui. Pour cette raison, la solidarité va plus loin, va plus profondément. A l'occasion de son élection, le Pape Pie XII avait définit la formule suivante : Opus iustitiae pax - la paix, œuvre de la justice. La reprenant, Jean-Paul II l'a reformulée comme suit : Opus solidaritatis pax - la paix, fruit de la solidarité et a amalgamé ensemble les deux formules :
Opus iustitiae et solidaritatis pax - la paix, œuvre de la justice et de la solidarité.
Et de fait, il faut ces deux éléments si l'humanité doit devenir une communauté mondiale désireuse de vivre ensemble : "L'objectif de la paix, si désiré de tous, sera certainement atteint grâce à la mise en œuvre de la justice sociale et internationale, mais aussi grâce à la pratique des vertus qui favorisent la convivialité et qui nous apprennent à vivre unis afin de construire dans l'unité, en donnant et en recevant, une société nouvelle et un monde meilleur." (SRS n° 39)
L'Eglise à l'âge de la mondialisation
Extrait d'un discours d Cardinal George, Archevêquel de Chicago, de 1999 sur les missions de l'Eglise face à la mondialisation
http://croire.la-croix.com/Definitions/Lexique/Doctrine-sociale/L-Eglise-a-l-age-de-la-mondialisation
- Spoiler:
- Les défis missionnaires à l’âge de la mondialisation
(…) Le Saint-Père a, pour la première fois, parlé de mondialisation à l’occasion de la Journée mondiale de la Paix en 1998. Dans son message, il reconnaissait la manière dont le monde changeait [cf. p. 14 du dossier : NDLR]. Au vu des changements politiques et surtout économiques, il a posé une série de questions sur l’intégration et la justice. Afin de créer une société plus équitable et de favoriser la paix dans le monde, il a avancé deux principes : premièrement, avoir un plus grand sens de la responsabilité du bien commun et, deuxièmement, ne jamais perdre de vue la personne humaine qui doit être au centre de tout projet social. En bref, il dit que relever le défi consiste à assurer une mondialisation de la solidarité, une mondialisation sans marginalisation. À la lumière de ces paroles du Saint-Père, je proposerais de nous concentrer sur deux tâches qui pourraient définir la mission de l’Église à l’âge de la mondialisation et permettre d’identifier trois types de ressources que l’Église pourrait proposer pour mener à bien ces deux tâches. Deux tâches 1. Proclamer et défendre la personne humaine À la base même d’une mondialisation juste et équitable, se trouve la dignité de la personne humaine, un thème sur lequel le Pape Jean-Paul II est revenu sans cesse depuis sa première Encyclique, Redemptor hominis [cf. DC 1979, n. 1761, p. 301-323]. Sans ce point de convergence, tout projet de société est voué à s’égarer et à réduire à l’esclavage plutôt qu’à libérer. Nous devons faire de la proclamation de la vérité sur la personne humaine le centre de notre proclamation missionnaire dans un univers mondialisé. La Rédemption que nous avons reçue en Jésus Christ témoigne de la manière dont Dieu perçoit et aime chaque être humain.
Un appel pressant à la solidarité
Lettre d'évêques italiens de 2001 à leurs fidèles sur la mondialisation
http://www.vatican.va/news_services/press/sinodo/documents/bollettino_20_x-ordinaria-2001/03_francese/b11_03.html
Pour un développement plus cohérent
Note du Saint-Siège du 2001 sur le développement et la solidarité
http://www.vatican.va/roman_curia/secretariat_state/documents/rc_seg-st_doc_20010516_ldc-martin_fr.html
Re: Le Ciel souhaite-t-il la fin des nations ?
moi non plus... Je me suis exprimée au conditionnel... C'est une utopie la mondialisation dont je parleWolf Loup a écrit:jesabel a écrit:la mondialisation pourrait être positive si chaque individu qui la compose agit pour le bien de tous (sans s'oublier lui même). tous nous avons pour devoir d'utiliser nos "talents" (voir la parabole des talents). Avec le temps, cette parable s'impose de plus en plus à moi.
Donc, la fin des nations n'est pas souhaitée. Elle est "permise"....
Le cas échéant, elle le sera au détriment de notre identité, culture, traditions, coutumes, histoire etc. Je ne veux pas de cette société...
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Re: Le Ciel souhaite-t-il la fin des nations ?
Une mondialisation dans l' intérêt de tous et respect des différences de chacun... C'est utopique puisque nombreux sont ceux qui veulent "soumettre" leur semblables à des idéologies liberticides.
jesabel- Messages : 74
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Re: Le Ciel souhaite-t-il la fin des nations ?
ondax a écrit:Pensez-vous que le Ciel souhaite la fin des nations (mondialisation) ?
Qu'en est-il d'un point de vue exégétique et même de source mystique ?
1. La fin des temps est-elle programmée par Dieu ? Non, mais Dieu la connaît.
2. La fin des nations est-elle programmée par Dieu ? Non, mais Dieu la connaît.
3. La fin du monde est-elle programmée par Dieu ? Non, mais Dieu la connaît.
4. Le NOM est-il programmé par Dieu ? Non, mais Dieu le connaît.
Dieu sait tout. Mais la fin du monde est aussi à ses yeux notre mort individuelle. Donc elle se produit à chaque époque.
En théologie eschatologique, on distingue :
- La fin individuelle
- La fin générationnelle
- La fin universelle
Re: Le Ciel souhaite-t-il la fin des nations ?
jesabel a écrit:Une mondialisation dans l' intérêt de tous et respect des différences de chacun... C'est utopique puisque nombreux sont ceux qui veulent "soumettre" leur semblables à des idéologies liberticides.
En effet, c'est utopique. Quant aux lois "liberticides", la France n'a pas de leçons à donner. Elle en a fait voter des dizaines, dont la plus célèbre, Gayssot-Fabius...
Wolf Loup- Administrateur
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Re: Le Ciel souhaite-t-il la fin des nations ?
C'est un sujet complexe et nous prônons non pas la fin des Nations mais sa restauration...
Selon le Talmud, nous apprenons de la liste des descendants de Noé qu'il existe 70 nations dans le monde. Cette tradition du nombre des nations dans le monde possède des racines profondes. Selon le Midrach, chacune des 70nations sont placées sous la protection d'un ange spécial, à l'exception d'Israël, dont le Protecteur est D-ieu Lui-même.
À l'époque du Temple de Jérusalem, les soixante-dix taureaux sacrifiés sur le Tabernacle étaient offerts afin d'expier les fautes des soixante-dix nations. “Malheur aux nations !” s'écrit Rav Yo'hanan ; “car elle subissent une perte [en ayant détruit le Tempe] et elle ne réalisent pas l'étendue de cette perte. Aussi longtemps que le Temple existait, l'autel [les sacrifices] réparer leurs fautes ; maintenant [que le Temple est détruit], qui expiera leurs fautes ?”
Selon de nombreux commentateurs, ce concept semble trouver son origine dans le verset du Deutéronome 32:8 où il est dit que D-ieu “fixa les limites des peuples [des soixante-dix nations] d'après le nombre des enfants d'Israël”, c'est-à-dire les soixante personnes qui descendirent en Égypte avec Ya'aqov.
Les soixante-dix membres du Sanhédrin (la Cour de Justice de la nation juive à l'époque du Temple) correspondent également aux soixante-dix nations du monde La loi juive exigeait que chaque membre du Sanhédrin ait une connaissance suffisante des soixante-dix langues afin de pouvoir écouter – et comprendre – un témoignage sans l'aide d'un interprète.
Selon le Talmud, nous apprenons de la liste des descendants de Noé qu'il existe 70 nations dans le monde. Cette tradition du nombre des nations dans le monde possède des racines profondes. Selon le Midrach, chacune des 70nations sont placées sous la protection d'un ange spécial, à l'exception d'Israël, dont le Protecteur est D-ieu Lui-même.
À l'époque du Temple de Jérusalem, les soixante-dix taureaux sacrifiés sur le Tabernacle étaient offerts afin d'expier les fautes des soixante-dix nations. “Malheur aux nations !” s'écrit Rav Yo'hanan ; “car elle subissent une perte [en ayant détruit le Tempe] et elle ne réalisent pas l'étendue de cette perte. Aussi longtemps que le Temple existait, l'autel [les sacrifices] réparer leurs fautes ; maintenant [que le Temple est détruit], qui expiera leurs fautes ?”
Selon de nombreux commentateurs, ce concept semble trouver son origine dans le verset du Deutéronome 32:8 où il est dit que D-ieu “fixa les limites des peuples [des soixante-dix nations] d'après le nombre des enfants d'Israël”, c'est-à-dire les soixante personnes qui descendirent en Égypte avec Ya'aqov.
Les soixante-dix membres du Sanhédrin (la Cour de Justice de la nation juive à l'époque du Temple) correspondent également aux soixante-dix nations du monde La loi juive exigeait que chaque membre du Sanhédrin ait une connaissance suffisante des soixante-dix langues afin de pouvoir écouter – et comprendre – un témoignage sans l'aide d'un interprète.
Mister Be- Messages : 15
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Re: Le Ciel souhaite-t-il la fin des nations ?
David a écrit:ondax a écrit:Pensez-vous que le Ciel souhaite la fin des nations (mondialisation) ?
Qu'en est-il d'un point de vue exégétique et même de source mystique ?
" … et Jérusalem sera foulée aux pieds par des nations jusqu'à ce que soient accomplis les temps des nations." (Luc 21:24)
Il ne faut pas confondre les expressions "fin des temps", "fin des nations" et "fin du monde". Cette dernière ne nous concernant pas immédiatement, puisqu'elle aura lieu bien longtemps après le Règne messianique sur la terre, je n'en traiterai pas ici.
Bonsoir David, c'est un millénarisme que tu évoques là .
AlexG- Administrateur
- Messages : 113
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Re: Le Ciel souhaite-t-il la fin des nations ?
Parce que la majorité de l'Europe semble y être résignée. Normale, vous me direz car elle ne croit plus. Ou plutôt si, elle croit encore mais pense en savoir suffisamment pour se passer de l'Eglise qui n'était que le premier étage de la fusée France pays des droits de l'Homme et de l'eau chaude. Même une partie de la curie romaine et des clercs européen y sont résignés. C'est assez curieux. La proportion est difficile à évaluer mais je pense majoritaire et ce plus par fatalisme que réelle conviction.
Nous manquons souvent d'arguments dans le domaine identitaire tant il coule de source pour nous autres.
D'où la question.
Fin de la parenthèse.
Nous manquons souvent d'arguments dans le domaine identitaire tant il coule de source pour nous autres.
D'où la question.
Fin de la parenthèse.
Invité- Invité
Re: Le Ciel souhaite-t-il la fin des nations ?
Bonjour @AlexG,
Je suis amillénariste (comme tout catholique). Je suis peut-être allé un peu trop vite dans mon explication de "fin du monde" destinée aux matérialistes, ayant une lecture trop terre à terre.
Cher @ondax : 2 Th 2:11 - "Voilà pourquoi Dieu leur envoie une influence qui les égare, qui les pousse à croire le mensonge." (cf. Lévitique)
Que dit l'Ecriture Sainte sur cette mondialisation ? Nous découvrons qu'elle offre une vision qui célèbre la mondialisation dans plusieurs de ses aspects. Mais elle avertit aussi contre ce qui est "mondain". Voici, brièvement, quelques rappels. Notons, d'abord et surtout, que la Bible présente une historiographie offrant un double mouvement.
D'une part, un mouvement centrifuge, l'expansion de la race humaine, depuis la création de nos premier parents à l'image de Dieu jusqu'au peuplement de la terre et la soumission de celle-ci (Gn 1:26,30). Suite à l'interruption de la Chute, le mandat adressé aux hommes dès le commencement n'est pas abrogé. Par la grâce de Dieu, les hommes continuent à peupler la terre en la soumettant, étant vice-gérants devant le Seigneur (Gn 4:17,22; Ps 8:5,9). Même dispersés dans l'exil, rien n'est changé (Jr 29:4,7; 1P 1:1-2, 2:4-10). L'Evangile, loin de supprimer le "commandement culturel" de Genèse 1.26-30, contribue à son accomplissement. Car, en Christ, nous avons à faire de toutes les nations des disciples (Mt 28:19). Toute famille dans les cieux et sur la terre tirent leur nom du même Père et tout genoux fléchira, volontairement ou involontairement, devant lui (Ep 3:15; Ap 1:7).
D'autre part, l'historiographie biblique présente un mouvement centripète. Les fidèles de la race humaine, venant de toutes les extrémités de la terre, sont rassemblés devant leur Seigneur. Rappelons que tout commence dans un jardin, mais s'achève dans une ville. Oui, la ville, ce lieu qui est, aujourd'hui, au centre de la mondialisation, présente de bons et de mauvais côtés ! Dans la Bible, la ville peut être "Babylone", mais elle peut être aussi le siège du grand roi rédempteur. Le Jardin d'Eden n'est pas simplement un joli carré de fleurs. Car, dans le Proche-Orient ancien, le jardin est surtout le lieu de l'habitation du roi (Né 3:15; Jr 39:4; Ez 31:8,9). C'est pourquoi les nouveaux cieux et la nouvelle terre auront au centre la sainte ville de Jérusalem, sur la grande et haute montagne, avec son fleuve d'eau de la vie et l'arbre de vie avec ses douze récoltes et avec un fruit chaque mois (Ap 21:10; 22:2). Tous les peuples de la terre seront conduits vers le Dieu consolateur d'Israël, qui les mènera aux sources d'eau: "Je transformerai toutes mes montagnes en chemins, et mes routes seront rehaussées. Les voici, ils viennent de loin, les voici, les uns viennent du nord et de l'ouest, les autres du pays de Sinim..." (Es 49:11,12). Telle est la réalité "mondialiste" de la rédemption, centrée sur la ville où siège le Seigneur, et vers laquelle convergent des milliers de personnes de toutes races pour adorer.
C'est pour cette raison théologique, et pas seulement parce que cela est une bonne stratégie, que l'apôtre Paul s'est consacré aux villes pour annoncer l'Evangile et planter les Eglises. Voilà pourquoi il œuvre avec acharnement pour que réussisse la collecte à destination des chrétiens de Jérusalem, image de la cité céleste annoncée par les prophètes. Voilà aussi pourquoi la vie en Christ est comparée, par l'auteur de la lettre aux Hébreux, à une montée jusqu'à la Jérusalem céleste (12:22; cf. Ps 87). La ville est le lieu mondial par excellence. En nous y rendant, nous sommes des pèlerins, et non des étrangers ou des gens de passage. Nous sommes déjà concitoyens des saints, membres de la famille de Dieu, construite comme un édifice où Dieu lui-même habite (Ep 2.19-22). Nous avons une identité et notre vie a un sens. Si nous sommes des nomades, nous ne sommes pas des sans-abri !
Cette vision biblique, à la fois centrifuge et centripète, est une vraie mondialisation réalisée par la puissance du Dieu Sauveur. Le Nouveau Testament insiste sur le rôle de l'Eglise dans ce temps où notre citoyenneté de la ville céleste est déjà une réalité, mais ne sera accomplie entièrement qu'à la venue du Christ. Car l'Eglise est une habitation, une maison spirituelle, dont nous sommes les pierres vivantes, construites sur la pierre d'angle, Jésus-Christ. Deux des premiers principes de l'Eglise sont l'égalité et la fraternité entre ses membres (Ga 3:28). Le Nouveau Testament n'abolit pas ce qui distingue les croyants les uns des autres, que ce soit leur fortune ou leur statut dans la cité. Mais il souligne avec insistance que nous avons tout en commun et que nous ne devons jamais laisser démuni un frère ou une sœur (Ac 4:32; Jc 1:27). Chacun devrait avoir accès à ce qui lui est nécessaire et lui convient.
Je suis amillénariste (comme tout catholique). Je suis peut-être allé un peu trop vite dans mon explication de "fin du monde" destinée aux matérialistes, ayant une lecture trop terre à terre.
Cher @ondax : 2 Th 2:11 - "Voilà pourquoi Dieu leur envoie une influence qui les égare, qui les pousse à croire le mensonge." (cf. Lévitique)
Que dit l'Ecriture Sainte sur cette mondialisation ? Nous découvrons qu'elle offre une vision qui célèbre la mondialisation dans plusieurs de ses aspects. Mais elle avertit aussi contre ce qui est "mondain". Voici, brièvement, quelques rappels. Notons, d'abord et surtout, que la Bible présente une historiographie offrant un double mouvement.
D'une part, un mouvement centrifuge, l'expansion de la race humaine, depuis la création de nos premier parents à l'image de Dieu jusqu'au peuplement de la terre et la soumission de celle-ci (Gn 1:26,30). Suite à l'interruption de la Chute, le mandat adressé aux hommes dès le commencement n'est pas abrogé. Par la grâce de Dieu, les hommes continuent à peupler la terre en la soumettant, étant vice-gérants devant le Seigneur (Gn 4:17,22; Ps 8:5,9). Même dispersés dans l'exil, rien n'est changé (Jr 29:4,7; 1P 1:1-2, 2:4-10). L'Evangile, loin de supprimer le "commandement culturel" de Genèse 1.26-30, contribue à son accomplissement. Car, en Christ, nous avons à faire de toutes les nations des disciples (Mt 28:19). Toute famille dans les cieux et sur la terre tirent leur nom du même Père et tout genoux fléchira, volontairement ou involontairement, devant lui (Ep 3:15; Ap 1:7).
D'autre part, l'historiographie biblique présente un mouvement centripète. Les fidèles de la race humaine, venant de toutes les extrémités de la terre, sont rassemblés devant leur Seigneur. Rappelons que tout commence dans un jardin, mais s'achève dans une ville. Oui, la ville, ce lieu qui est, aujourd'hui, au centre de la mondialisation, présente de bons et de mauvais côtés ! Dans la Bible, la ville peut être "Babylone", mais elle peut être aussi le siège du grand roi rédempteur. Le Jardin d'Eden n'est pas simplement un joli carré de fleurs. Car, dans le Proche-Orient ancien, le jardin est surtout le lieu de l'habitation du roi (Né 3:15; Jr 39:4; Ez 31:8,9). C'est pourquoi les nouveaux cieux et la nouvelle terre auront au centre la sainte ville de Jérusalem, sur la grande et haute montagne, avec son fleuve d'eau de la vie et l'arbre de vie avec ses douze récoltes et avec un fruit chaque mois (Ap 21:10; 22:2). Tous les peuples de la terre seront conduits vers le Dieu consolateur d'Israël, qui les mènera aux sources d'eau: "Je transformerai toutes mes montagnes en chemins, et mes routes seront rehaussées. Les voici, ils viennent de loin, les voici, les uns viennent du nord et de l'ouest, les autres du pays de Sinim..." (Es 49:11,12). Telle est la réalité "mondialiste" de la rédemption, centrée sur la ville où siège le Seigneur, et vers laquelle convergent des milliers de personnes de toutes races pour adorer.
C'est pour cette raison théologique, et pas seulement parce que cela est une bonne stratégie, que l'apôtre Paul s'est consacré aux villes pour annoncer l'Evangile et planter les Eglises. Voilà pourquoi il œuvre avec acharnement pour que réussisse la collecte à destination des chrétiens de Jérusalem, image de la cité céleste annoncée par les prophètes. Voilà aussi pourquoi la vie en Christ est comparée, par l'auteur de la lettre aux Hébreux, à une montée jusqu'à la Jérusalem céleste (12:22; cf. Ps 87). La ville est le lieu mondial par excellence. En nous y rendant, nous sommes des pèlerins, et non des étrangers ou des gens de passage. Nous sommes déjà concitoyens des saints, membres de la famille de Dieu, construite comme un édifice où Dieu lui-même habite (Ep 2.19-22). Nous avons une identité et notre vie a un sens. Si nous sommes des nomades, nous ne sommes pas des sans-abri !
Cette vision biblique, à la fois centrifuge et centripète, est une vraie mondialisation réalisée par la puissance du Dieu Sauveur. Le Nouveau Testament insiste sur le rôle de l'Eglise dans ce temps où notre citoyenneté de la ville céleste est déjà une réalité, mais ne sera accomplie entièrement qu'à la venue du Christ. Car l'Eglise est une habitation, une maison spirituelle, dont nous sommes les pierres vivantes, construites sur la pierre d'angle, Jésus-Christ. Deux des premiers principes de l'Eglise sont l'égalité et la fraternité entre ses membres (Ga 3:28). Le Nouveau Testament n'abolit pas ce qui distingue les croyants les uns des autres, que ce soit leur fortune ou leur statut dans la cité. Mais il souligne avec insistance que nous avons tout en commun et que nous ne devons jamais laisser démuni un frère ou une sœur (Ac 4:32; Jc 1:27). Chacun devrait avoir accès à ce qui lui est nécessaire et lui convient.
Re: Le Ciel souhaite-t-il la fin des nations ?
Une intervention fondamentale pour le débat.
Ray- Messages : 50
Date d'inscription : 13/08/2017
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Localisation : Paris
Re: Le Ciel souhaite-t-il la fin des nations ?
Ah ben voilà qui me fait plaisir cher Ray. Vous aurez compris dans mon message que moi aussi je suis pour préserver les nations. Merci pour cette citation que je ne connaissais pas mais qui me fait grand bien.
J'ai en grande partie ma réponse. Parce qu'à l'entendre, à vouloir faire de l'Europe l'arche de Noé du 21ème siècle pendant que tout brule autour, on finit par se demander ce qu'ils pensent là-haut.
J'ai en grande partie ma réponse. Parce qu'à l'entendre, à vouloir faire de l'Europe l'arche de Noé du 21ème siècle pendant que tout brule autour, on finit par se demander ce qu'ils pensent là-haut.
Invité- Invité
Re: Le Ciel souhaite-t-il la fin des nations ?
Merci Ray. Jean-Paul II savait mieux que quiconque de quoi il parlait. Plus de 70 ans de communisme, ça marque une âme...
Wolf Loup- Administrateur
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Date d'inscription : 04/08/2017
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Re: Le Ciel souhaite-t-il la fin des nations ?
Vous avez vraiment cité le truc qu'il fallait... Je suis soulagé, j'avais vraiment l'impression que le haut clergé était loin de mes idées. Là c'est très clair. Pourquoi François ne fait-il pas sienne cette citation ?
Les évêques Français sont-ils hors sol ou hors d'âge ? C'est à eux de remonter le terrain.
Les évêques Français sont-ils hors sol ou hors d'âge ? C'est à eux de remonter le terrain.
Dernière édition par ondax le Mar 22 Aoû - 21:18, édité 1 fois
Invité- Invité
Re: Le Ciel souhaite-t-il la fin des nations ?
François est un Jésuite. Ceci explique cela...
Wolf Loup- Administrateur
- Messages : 292
Date d'inscription : 04/08/2017
Age : 68
Localisation : Austrasie
Humeur : Du moment
Re: Le Ciel souhaite-t-il la fin des nations ?
Ce qui me frappe, c'est l'étonnant contraste entre ce que pensent profondément nos Pères et le contenu de leurs publications (encycliques, exégèses, etc).
Re: Le Ciel souhaite-t-il la fin des nations ?
Un exemple pour le dernier en date serait intéressant.
Invité- Invité
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